“On évalue à 50 000 le nombre d’emplois qui seraient actuellement non pourvus dans le domaine du numérique (développeurs, intégrateurs, designers UX/UI, conseillers en cybersécurité, animateurs de réseaux sociaux, etc.) et 191 000 d’ici à 2022, selon un rapport (en PDF) de la Dares, la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques. ” source Le Monde 22 novembre 2016
“Chaque année, ManpowerGroup publie les résultats de son enquête annuelle sur la Pénurie de Talents menée dans 43 pays. En France, les difficultés de recrutement persistent pour 23% des chefs d’entreprise interrogés. En 2016, l’un des enseignements de l’enquête est que les métiers de l’informatique gagnent une place dans le Top des postes les plus difficiles à pourvoir, passant de la 8e à la 7e position. Comment expliquer cette tendance ? “
Stéphane Clément, PDG de Proservia (filiale de Manpower) donne trois raisons.
“La première est évidente : c’est l’importance des besoins ! Aujourd’hui, notre monde est plus que jamais régi par l’informatique, et ce sont des hommes et des femmes qui font tourner toutes ces infrastructures. Nous sommes sur un secteur qui recrute beaucoup. Et la formation initiale est mécaniquement insuffisante pour répondre à la demande.
La deuxième raison, c’est le manque de valorisation du métier. Quand vous demandez à des 12-18 ans ce qu’ils rêvent de faire plus tard, presqu’aucun ne vous répond : « L’informatique ! » C’est dommage… Avant, c’était un métier de passionnés, aujourd’hui, il s’est un peu banalisé, pour toute cette génération née avec un smartphone dans la main. C’est aussi un secteur qui a une image très masculine, qui décourage parfois les jeunes femmes qui voudraient s’y lancer.
La troisième raison, c’est que les besoins technologiques des entreprises évoluent… et de plus en plus vite ! Malheureusement, une part de la population dans ces métiers n’a pas été formée pour se doter des compétences recherchées par les entreprises actuellement.”
Ce constat est connu depuis au moins 10 ans et Guy Mamou Mani lors de sa Présidence de Syntec Numérique en avait fait sa priorité. Pour leur part les pouvoirs publics ont soutenu les efforts des écoles et universités, avec “La Grande Ecole du numérique”. Celle-ci devrait former 2 500 étudiants dès cette année d’après Stéphane Distingin, coauteur d’un rapport sur la “Grande Ecole du numérique”. La mise en relation des 2500 étudiants avec 50000 emplois non pourvus dans le numérique permet de mesurer le chemin qui reste à parcourir. Nous ne plaignons pas, car cela va dans le bon sens, mais évitons de se satisfaire car cela n’est pas encore à la hauteur.
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