Jean Dominique Sénard est intervenu avec Christine Lagarde lors des Rencontres Economiques d’Aix en Provence de juillet 2018. Son plaidoyer en faveur d’un capitalisme responsable est source d’optimisme. Voici quelques constats réalisés par Jean Dominique Sénard et les raisons d’être optimiste.
En Europe, il y a la perception de l’ abandon de l’idée d’un avenir commun et la perception d’une séparation entre le capital d’un coté et une forme de proximité de travail. Ces deux problèmes sont majeurs. La question sociale et la dérive du capitalisme s’additionnent pour donner de l’importance à un mouvement populiste dangereux. Il faut répondre à cette menace et la solution c’est un capitalisme responsable.
L’Europe doit être debout face à deux blocs, celui Nord Américain caractérisé par un pouvoir politique fort et une extra-terrirorialité de sa justice qui peuvent peser sur nos entreprises et le bloc de la Chine qui possède un capitalisme d’état avec tous les instruments à sa disposition pour faire valoir ses intérêts.
Si l’Europe veut se battre, elle devra s’appuyer sur ce capitalisme responsable. Il y a trois conditions pour que cela fonctionne:
Il faut desserrer le carcan qui pèse sur les dirigeants des entreprises, les contraignant à la recherche d’un profit maximisé et à court terme. Il faut considérer que les entreprises doivent faire du profit, mais en prenant en compte dans le même temps les enjeux sociaux et environnementaux.
Il faut responsabiliser les entreprises, il faut que les organes de décision des entreprises développent la raison d’être de leur entreprise et qu’ils puissent diffuser cette raison d’être qui deviendra le ciment de l’entreprise. L’engagement des salariés suivra et dégagera une compétitivité formidable. Il faut libérer les entreprises et les responsabiliser.
Il n’y aura pas d’entreprises responsables en Europe, s’il n’y a pas d’investisseur responsable.
Si ces trois conditions sont remplies cela résoudra la question de la pérennité économique des entreprises en Europe et en particulier l’accroissement du bien être social. Cela permettra aussi de protéger ce qui fait notre raison d’être à tous, de vivre libre dans le cadre d’un régime démocratique