Qui va financer la nouvelle économie ?

Le capital des entreprises françaises est d’environ 6.160 milliards d’euros, dont environ 29% en actions cotées sur un marché financier. En moyenne 75 milliards d’euros d’euros d’actions sont émis chaque année en France. L’émission d’actions (cotées ou non cotées) permet de développer des projets, financer une expansion internationale. C’est donc une source très importante pour soutenir la croissance.

Les actions cotées sont détenues pour 42% par des non résidents. C’est un bon signe puisque cela signifie que des investisseurs étrangers considèrent qu’il est intéressant d’investir en France, ils ont confiance. C’est aussi une forte pression exercée sur les entreprises puisque ceux qui investissent attendent une rentabilité élevée. Une enquête de l’OCDE auprès des 99 plus grands fonds de pension ou fonds de réserve publics pour la retraite révèle que ces fonds gèrent plus de 10.000 milliards de dollars. La gestion de ces actifs se concentre sur des entreprises de grande taille, souvent internationales et avec des perspectives de croissance. Ce modèle n’est pas adapté à la nouvelle économie, c’est pourquoi des incubateurs ou accélérateurs se sont développés.

Le rôle des incubateurs

En France ce sont les écoles qui ont été les pionniers pour créer des incubateurs, actuellement ce sont les entreprises, les régions, l’état qui investissent pour donner leur chance à des initiatives.

“Le 8 septembre Ségolène Royal inaugurait le premier incubateur du ministère de l’Environnement « Green Tech Verte ». Cet incubateur a pour objectif d’encourager le développement de nouvelles solutions pour accélérer la transition énergétique. Implanté au sein de l’Ecole des Ponts ParisTech au cœur de la cité Descartes de Champs-sur-Marne, ce premier site accueillera 49 jeunes pousses.”

Quelle est la part de la nouvelle économie dans les levées de fonds ?

Il n’y a pas d’étude sur la part que représente les startups dans les émissions d’actions ou levées de fonds, mais il est évident que cela progresse très vite.

Capgemini Consulting et eCap Partner réalisent chaque semaine un point sur les levées de fonds au bénéfice des startups du numérique et font un baromètre pour suivre les tendances.

Sur le deuxième trimestre 2016 un nouveau record a été atteint avec 321 millions d’euros. C’est +25% par rapport au même trimestre en 2015. La moyenne par levée de fonds est de 2,2 millions.

Blablacar a réalisé une levée de fonds de 21 millions d’euros il y a quelques jours …

La société DBV Technologies spécialisée dans le domaine des allergies alimentaires et pédiatriques, fondée en 2012 à Bagneux, a levé 200 millions d’euros en 2015. Elle a eu le soutien de BPI France, qui détient un peu plus de 9% du capital.

Pour autant après 3 ou 4 ans de vie, les jeunes entreprises ont du mal à trouver les relais pour croitre. Ces jeunes pousses qui ne trouvent pas sur le marché financier la possibilité de lever des capitaux, risquent de disparaitre ou de se faire racheter. L’association des salariés à la croissance, par l’achat d’actions ou des BSPCE (bons de souscriptions de parts) peut fonctionner dans des rares secteurs où la valorisation reste faible, l’entreprise encore jeune et les besoins de financement réduits. C’est le cas du conseil, avec le statut d’associé ou partner. Pour la plus grande part des entreprises, ce n’est pas la solution.

La création de FCP comme solution

Si seule une entreprise a du mal à attirer les financements, il est possible de réunir ensemble plusieurs entreprises, plusieurs acteurs et plusieurs leviers. La Banque Publique d’Investissement (BPI) a un rôle déjà important et cela peut progresser encore. Des fonds tels que Raise France peuvent aussi participer par du “capital développement”. Les institutions financières ont aussi depuis quelques années créés des FCP avec pour les souscripteurs des avantages fiscaux (réduction d’impôts sur le revenu). Il est aussi envisageable de créer des Fonds Communs de Placements qui pourraient être intégrés dans les fonds d’épargne salariale, sur le même principe que les fonds solidaires. Ces fonds qui contiennent des titres de l’économie solidaire (comme Habitat et Humanisme, ADIE, la Nef, …) représentent  5.200 millions d’euros en 2015.

Création de fonds communs de placement d’entreprises de croissance

Ainsi des fonds seraient constitués avec des actions d’entreprises de croissance et innovantes. La structuration de ces fonds donnerait par la mutualisation un niveau de risque moyen, pour un rendement espéré élevé. Dans le cadre des plans d’épargne d’entreprise, les salariés pourraient choisir d’affecter tout ou partie de leur participation ou intéressement  dans ces fonds. Une partie de l’assurance vie pourrait également être investie dans cette forme de placement de même qu’une partie des actifs financiers des institutions de retraite. Nous pourrions même imaginer la création de fonds de pension pour compléter le système de répartition, dont une des caractéristique serait d’investir dans l’avenir (transition énergétique, économie numérique, biotechnologie, transports, …). Le financement des retraites futures par l’économie du futur, génératrice d’emplois, cela a du sens …

http://www.oecd.org/daf/fin/private-pensions/2015-Large-Pension-Funds-Survey.pdf

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