Dans mon article daté du 12 septembre, je posais la question: le numérique va-t-il créer des emplois ? Pour approfondir le sujet je propose d’étudier le marché des éditeurs.
Syntec Numérique et EY ont présenté le 13 septembre 2016 les résultats de la sixième édition du Top 250 des éditeurs de logiciels. Marc Genevois, Président du collège Editeurs, Syntec Numérique a déclaré:
« L’édition logicielle française confirme un dynamisme inépuisable, elle constitue une source de création de valeur pour l’ensemble de nos entreprises. Tout démontre que les entreprises qui s’engagent dans une vraie stratégie de transformation bénéficient de dividendes importants en termes de marges opérationnelles. Le rôle des éditeurs est de permettre cette transformation, de permettre une évolution des business models qui la sous-tendent. Plus qu’un rôle, c’est une vocation cruciale, d’autant plus en France dont le tissu des Petites et Moyennes Entreprises reste encore fragile si nous le comparons à celui de nos voisins allemands. Supporter le passage à l’échelle des PME est un défi qui s’applique aussi aux acteurs de notre industrie qui, je le rappelle, compte 2500 éditeurs, et dont près de 80% sont des PME. De l’avenir de la croissance des éditeurs de logiciels français dépend celui de notre économie en général. Aussi, je souhaite pouvoir renforcer l’effort consenti pour non seulement faire connaitre les spécificités et les enjeux de notre secteur, en particulier auprès des pouvoirs publics, mais aussi pour que ces mêmes spécificités et enjeux soient bien compris par tous »
Le secteur se caractérise par une forte concentration (7 % des éditeurs réalisent 70 % du chiffre d’affaires). En 2015, toutes les catégories d’éditeurs contribuent à la bonne croissance du secteur avec cependant une très belle performance des sociétés de la catégorie 50-100 M€, comme en attestent les cas de Meta4 (+ 105 %), Focus Home Interactive (+ 59 %) ou Infovista (+ 55 %).
Les éditeurs ont une stratégie de développement à l’international: “la part du chiffre d’affaires réalisé à l’international progresse de manière linéaire en fonction de la taille des sociétés concernées, avec notamment une forte accélération pour les sociétés réalisant plus de 100 M€ de chiffre d’affaires.”
Certaines sociétés dites « born global », s’internationalisent dès leur création. Ainsi, Neotys réalise déjà 81 % de ses ventes hors de France.
L’effectif du secteur a progressé de 17 800 salariés entre 2013 et 2015, soit + 14 %, si l’on considère l’effectif total des éditeurs. “Les recrutements se sont encore accélérés par rapport à la précédente édition du Panorama. 86 % des éditeurs interrogés souhaitent embaucher en 2016, contre 82 % l’an passé, ce qui confirme qu’il s’agit d’un enjeu majeur du développement. 78 % du panel font toutefois état de leurs difficultés à recruter certains talents dans un contexte où les besoins sont importants, afin de maintenir la croissance du secteur à un niveau élevé. Pour 66 % des entreprises, les talents rares sont toujours – sans surprise – les développeurs.”
Pour continuer à développer de l’emploi en France, il est indispensable de trouver les compétences et donc d’avoir des écoles, universités qui augmentent leurs capacités de formation. L’Ecole 42 permet modestement de combler une partie de notre retard, avec un concept original de formation. Cette école privée d’informatique a été créée et est financée par Xavier Niel avec plusieurs associés, dont Nicolas Sadirac, Kwame Yamgnane et Florian Bucher. Elle est entièrement gratuite et ne délivre pas de diplôme. Voici ce qu’affirment les fondateurs:
“La France est encore la 5e puissance économique mondiale, mais seulement la 20e pour l’économique numérique. Quand elle retrouvera sa place légitime au rang des puissances numériques, le problème du chômage en France sera résolu. Dans un monde ouvert, où l’emploi migre en fonction de la disponibilité des talents, il est vital pour un pays de former ses jeunes aux métiers d’avenir. Sans aucun doute possible, ces métiers sont en grande partie les métiers « du numérique ».
Parmi ces métiers, ceux qui touchent à la programmation informatique ne sont aujourd’hui enseignés en France ni à suffisamment de nos jeunes, ni de manière satisfaisante. Pour preuve du manque de développeurs informatique en France, deux chiffres:
- Les élèves diplômés des écoles d’informatique les plus reconnues reçoivent en fin d’études plus de 30 propositions de CDI,
- Rien qu’en France, 450 000 emplois seront à pourvoir dans la filière numérique d’ici 2015.”
www.42.fr