La compétition est lancée et les classements commencent à paraitre. C’est pour les entreprises récompensées l’occasion de valoriser leur image employeur, mais derrière ces classements il est intéressant de s’interroger sur les critères pris en compte pour désigner le meilleur employeur de l’année. En 2017, les salariés recherchent une entreprise à taille humaine, moderne, innovante, ouverte et avec une culture managériale bienveillante.
L’attractivité des grands Groupes est en baisse
Dans un récent sondage réalisé par Opinionway (les jeunes et le travail: salarié ou à son compte Janvier 2017), seulement 24% des jeunes considèrent que la grande entreprise serait “l’employeur idéal”.
La génération (les Millenials) qui arrive à présent sur le marché du travail se différencie sur de nombreux sujets de leurs ainés, les “baby boomers”. Dans les années 1980, les jeunes diplômés recherchaient les grandes entreprises pour y faire carrière et pour une certaine sécurité de l’emploi. Dans un article paru dans le journal Le Monde le 12 février 2017, qui reprend une partie des résultats de l’étude citée ci-dessus, la journaliste Béatrice Madeline souligne:
« C’est aussi l’envie d’une entreprise à taille humaine qui progresse », ajoute Manuelle Malot. Signe des temps : en 2016, Blablacar, la start-up devenue grande, est entrée pour la première fois dans le classement des entreprises les plus convoitées par les jeunes diplômés réalisé par Universum, fait remarquer Chantal Klippert, sa responsable marketing. Et ces derniers citent aussi spontanément des entreprises telles que Michel et Augustin ou My Little Paris.
La culture managériale est essentielle
En 2017, la nouvelle génération est plus attachée à l’innovation, l’ouverture de l’entreprise, la culture managériale. Dans l’entretien avec Edwige Chevrillon (voir lien ci-dessous à la fin de l’entretien à partir de la 25′), Emmanuelle Duez précise que la question de l’engagement devient centrale: pour les entreprises qui ont besoin de se transformer, mais aussi pour les salariés qui recherchent une certaine bienveillance. Cela correspond à un état d’esprit, une culture managériale. Les entreprises comme Décathlon et Leroy Merlin qui sont régulièrement dans le haut du classement, ont beaucoup travaillé sur cette culture managériale. La construction participative du projet d’entreprise de Leroy Merlin est cohérente avec son modèle managérial et contribue fortement à l’engagement des salariés.
Les entreprises qui ont de nombreux échelons hiérarchiques, qui sont lourdes dans la prise de décision et le mode de fonctionnement, qui cultivent le goût du secret et sont autocentrées sont destinées à disparaitre. Les sociétés qui n’arriveront pas à se transformer, ne pourront pas s’adapter à leur marché et ne pourront pas attirer les meilleurs candidats. Les entreprises attractives sont celles qui sont devenues plus plates (moins de niveaux hiérarchiques, fonctionnement plus horizontal en mode projet, développement de méthodes agiles et collaboratives) et qui sont ouvertes (open innovation, partage d’informations, coopération avec des autres entreprises dans le même écosystème, télétravail).
Le développement de plateformes comme Glassdoor qui permettent aux salariés de s’exprimer sur leur employeur est un élément très important pour l’attractivité d’une entreprise. A présent avant de postuler, de nombreux candidats recherchent des informations sur Glassdoor. Ils peuvent ainsi changer d’avis et s’orienter vers une autre entreprise en fonction des avis postés sur le site.
L’attractivité est corrélée à l’innovation
Dans le classement établi par Capital le 26 janvier 2017, les trois premières entreprises (1er: Dassault Aviation, 2ème: Airbus Group, 3ème: Microsoft France) sont réputées pour leurs technologies et leurs innovations.
Les jeunes diplômés de plus en plus tentés par la création d’entreprise
C’est une tendance de fond, avec une part croissante des jeunes diplômés attirés par la création d’entreprise. Cela touche toutes les grandes écoles techniques (Centrale, SupElec, Polytechnique) ou commerciales (HEC, ESSEC, EDHEC). Les projets sont parfois préparés pendant le cursus scolaire ou après une première expérience dans une grande entreprise. Au final, le meilleur employeur est peut être sa propre entreprise ! A défaut de rechercher un employeur idéal, la nouvelle génération est plus intéressée à trouver des clients.
Article du Monde, de Béatrice Madeline
Pour voir l’entretien d’Emmanuelle DUEZ interrogée par Edwige Chevrillon sur BFM